La famille Hatari est l’une des fortunes Rachii ; être élevée parmi eux fut une bénédiction, mais aussi un bien lourd fardeau… Dans ma famille, seuls les hommes ont leur mot à dire. Papa est l’héritier direct, il travaille beaucoup – je n’ai jamais vraiment su dire dans quoi, d’ailleurs – et est donc peu présent ; tout juste pour faire attention à ce que nous ne dilapidions pas sa fortune monumentale… Maman est femme au foyer et nous vivons toutes les deux dans une résidence secondaire. Notre vie ne se résume pas à grand-chose ; toute mon éducation a été faite à domicile, par des particuliers. Je n’ai que très rarement côtoyé les autres enfants, ce qui m’a toujours posé problème puisque j’en rêvais jour et nuit !
Mais le fait d’être baignée dans cette solitude m’a également construite ; sans cela, je n’aurais jamais appris tout ce que je sais actuellement sur l’être humain, je n’aurais pas été curieuse d’en savoir plus… Finalement, avoir été séparée, mise à l’écart des gens, m’a rapprochée d’eux bien plus que si je les avais croisés chaque matin. J’ai toujours été très curieuse, et même si je faisais ce que mon père me disait de faire, sans broncher, je restais là à me passionner pour ceux que je n’avais pas le droit de voir.
Maman m’a toujours apprise que la seule valeur qui soit véritablement importante est le respect. Quand j’ai dit à mon père que je voulais devenir médecin pour aider tous les gens que je pouvais, tout peuples confondus, il m’a simplement regardée en me murmurant « Tant que je serais en vie, tu feras ce que je te dis ». Maman m’avait prévenue : on ne peut pas discuter avec Papa, il a toujours le dernier mot, sur tout. Il veut simplement que je devienne une bonne épouse et que je me marie avec un héritier… Alors il m’oblige à rester à la maison et à faire la femme idéale : ménage, lecture, couture et surtout cuisine. Il fait venir les meilleurs produits pour cela, et c’est ainsi que j’ai rencontré Tom…
Ce fut un coup de foudre ; un véritable coup de foudre. J’ai demandé une seule permission à mon père, pouvoir me balader comme je l’entendais pour découvrir les produits moi-même ; bizarrement, il n’a pas rechigné. Je pense que Maman y est pour quelque chose, mais toujours est-il que maintenant, j’arrive à voir Tom assez régulièrement, à l’abri de tout soupçon. Si mon père venait à l’apprendre, je n’ose même pas imaginer ce qu’il serait capable de faire… Jamais je ne lui dirais, jamais…
Notre jeune demoiselle est une petite beauté. Sa taille, gracile, et sa finesse la rendent bien plus grande qu’en vérité. Ses longs cheveux appuient cette impression de grandeur et le blond ébène qui en jaillit ne peut qu’émerveiller, tout en douceur. On se noie avec plaisir dans ses grands yeux verts et dans son sourire profondément sincère ; une véritable petite poupée de porcelaine. Lorsqu’elle s’énerve, et que son regard devient soudainement plus perçant, il est amusant de remarquer de quelle manière elle fait gigoter ses petits sourcils, on jurerait les voir s’exciter tout seuls ! En outre, même si la plupart des personnes tombent sous son charme, certains disent que son côté « petite fille fragile » les insupportent…
by Musca de
Hatari Helen
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