J’ai été élevé par un homme qui n’était pas mon père ; un simple tuteur, ami proche de la famille. Mon père était soldat dans l’armée des Sans-Nom, c’est de cette façon qu’il a connu ma mère, marchande ambulante initialement du clan des Rachii. Elle vadrouillait d’un peuple à un autre, en visitant chaque recoin de terre et proposant aux plus offrants ses différentes marchandises. Ne disposant pas d’habitation fixe, je l’accompagnais sur le terrain avec ma petite sœur, Rei.
On n’a presque pas connu notre père, toujours en mission jusqu’à ce que l’une d’elle nous le vole pour de bon. De fait, pour aider Maman à subvenir aux besoins de la famille, on était forcé « d’emprunter » quelques provisions aux marchands concurrents… Vu qu’on voyageait beaucoup, on ne se faisait jamais prendre ; ou du moins, peu souvent. Ça nous est arrivé une fois, à Rei et à moi, de nous faire avoir par un homme terrifiant, il n’a pas hésité à nous courser dans toute une ville ; mais Rei est super-rapide, et moi, à l’époque, je n’avais peur de rien. On prenait ça comme un jeu, une distraction.
J’en ai toujours voulu à mon père d’être un soldat, et surtout, d’avoir enrôlé Rei dans ses idées de sauver l’humanité, de devoir et de justice… Ce ne sont que des foutaises pour cacher le mauvais côté de la vie, mais ça ne sert à rien de se voiler la face. La justice n’existe pas ici. Et si c’est le cas, elle se cache véritablement bien, puisque seuls les nobles possèdent des choses de valeurs ; pourquoi nous, nous n’avons le droit à rien ?
Quand j’ai eu 18 ans, Maman m’a forcé à la quitter pour vivre ma vie, elle n’avait plus de quoi m’élever. Rei l’a quitté elle aussi quelques temps après, et elle s’est engagée pour être soldat chez les Sans-Nom ; paraît qu’elle se fait passer pour un homme, espérant ainsi monter en grade. Je ne lui ai plus parlé depuis ; je ne la croise plus vraiment, pour être honnête, mais j’adorerais voir ce qu’elle est devenue. On était si proche…
Depuis que je vagabonde seul, je n’parle plus à beaucoup de gens, je me méfie ; et de toute façon, ils me craignent tous. Je suis magicien depuis tout petit, comme ma mère, et je suis donc capable de manipuler le feu ; ça impressionne et ça fait souvent peur, même si mon double est un minuscule perroquet qui a la langue bien pendue ! Parce que si moi je ne parle pas, ce n’est pas le cas de Parrot, une vraie pipelette… Il me posera des soucis un de ces jours, à coups sûrs.
Entre le blond et le châtain, Nobu est assez grand et costaud. Le plus souvent habillé dans un grand manteau qui cache tout son corps, il donne une forte impression de mystère mais également de méfiance. Il a des yeux clairs, assez petits qui ne se remarquent pas forcément mais font son charme selon les jeunes femmes qu’il courtise. Il n’a pas un physique qui se remarque véritablement, il passe assez inaperçu et joue justement sur cette discrétion pour évoluer dans la vie comme il l’entend. Dès qu’on le connait mieux, on remarque qu’il sourit assez souvent car il est étonnamment bon vivant ; de même, à cause de ses nombreuses péripéties étant enfant, on remarque qu’il a une fine cicatrice sur la joue, ainsi que deux ou trois autres sur les épaules. Il est inséparable de Parrot, un perroquet jaune et rouge qui ne parle qu’en rime en –a et pour dire bien souvent n’importe quoi.